The Frozen Vaults est un projet international qui réunit des musiciens de renom : les producteurs bien connus du sérail ambient Pleq et Spheruleus, le violoncelliste Dave Donhau, le violoniste Tomasz Mrenca et la pianiste Yuki Murata. Actif depuis des années, le groupe a participé à de très nombreuses compilations, sur des labels devenus références comme Home Normal, Dronarivm ou Time Released Sound, sur la glorieuse compilation caritative du célèbre webzine américain Headphone Commute et a même posé un remix pour l’excellent musicien allemand Field Rotation. Leurs fans et ceux qui ne demandaient qu’à les découvrir, attendaient donc un long format réunissant les anciens morceaux et en accueillant de nouveaux. C’est la petite « entreprise » VoxxoV Records, que je co-dirige avec Mourad Kachroud (pleinement extérieur à ce zine) qui a l’honneur de vous le présenter.
Tu auras donc compris que, même si sept ans plus tôt, au tout début de feu Chroniques Electroniques, je n’aurais jamais pensé sortir un album produit par Pleq, et que je ne suis donc aujourd’hui pas peu fier, je ne vais malgré tout pas me livrer à une chronique élogieuse à propos d’un album que je sors sur mon propre label. En bon dictateur docile, je me permets simplement de donner une exposition à un disque qui n’en aura peut-être que très peu.
Le concept du disque fait référence à l’an 1816, cette fameuse année sans été, et au phénomène scientifique qui en découle. Tout lien vis à vis de la poésie russe et romantique du 19ème siècle est donc laissé à la libre interprétation de l’auditeur, et peut-être à l’artwork (divin diront certains) de Paskine aussi.
1816 est un ensemble de scènettes dotées d’un important potentiel poétique et cinématographique, même si c’est souvent l’apanage des productions « modern classical » actuelles. Son originalité vient à mon sens des nombreux filtres et effets, électroniques ou non, posés sur les compositions instrumentales pour figer le temps et inscrire chez l’auditeur des souvenirs qu’il aurait souhaité vivre.
Je vous laisse donc briser ses glaces en quête d’une chaleur volcanique bienveillante, de celles qui ravivent les braises des coeurs saillis par bien trop d’hivers meurtriers. Parce que geler le temps, c’est parfois s’y suspendre aussi. Bonne écoute les petit(e)s.